Depuis l’arrivée d’iOS 17.4, Apple permet l’utilisation d’un moteur de rendu autre que Safari pour les utilisateurs européens. Un changement majeur pour les navigateurs Chromium, tout comme pour Firefox. Tout ce petit monde s’entraine depuis longtemps avec des versions internes de leur moteur adaptées à iOS et iPadOS.
On savait déjà que cette capacité serait réservée aux utilisateurs européens, avec des appareils situés physiquement dans l’Union. On découvre maintenant que cette barrière va plus loin, puisqu’elle empêche les développeurs de travailler sur la question s’ils ne sont pas eux-mêmes au sein de l’Union.
C’est l’information révélée par The Register, expliquant le blocage géographique pour les équipes de développement. Il leur est par exemple impossible de tester une préversion interne du navigateur pensé pour l’Europe si l’appareil de test n’y est pas lui-même.
« En empêchant les ingénieurs du monde entier de travailler sur leurs vrais navigateurs, à moins qu'ils ne soient physiquement situés dans l'UE, Apple les empêche d'être compétitifs ou peut-être même d'être livrés sur iOS. C'est clairement absurde, cela n'a aucune justification raisonnable et ne peut être décrit que comme une conformité malveillante », a indiqué Alex Moore, directeur d'Open Web Advocacy, à The Register.
Seuls Opera et Vivaldi ne semblent pas concernés, les bureaux étant dans l’espace économique européen. Google, Microsoft et Mozilla sont en revanche impactés.
Commentaires (10)
#1
Une boîte aux lettres aux Pays-bas et basta ?
#1.1
#1.2
#1.3
Finalement cette position d'Apple a du bon pour l'économie Européenne?
#2
Et pourtant ils creusent encore. Et il trouvent encore des trucs.
#2.1
#3
#4
Apple pourrait utiliser la même défense en se disant non-Européenne et donc de ne pas se sentir concernée par le loi… elle est pourtant plus consencuelle avec la Chine.
Ca fait déjà un moment qu'il n'y a plus de doutes qu'Apple prend ses utilisateurs pour des consommateurs (en 2 mots).
Le mantra Think Different s'est transformé en Diktat monothéiste.
#4.1
Euh non, l'esprit de la loi c'est que les développeurs/entreprises aient le choix de leur place de marché, rien à voir avec un choix donné aux utilisateurs (qui est carrément un impensé dans celle-ci, c'est d'ailleurs pour ça que le vrai sideloading n'a pas été réclamé dedans)
C'est purement une loi libérale qui veut libéraliser un marché (celui de l'App Store, en l'occurrence), les "utilisateurs" ne sont que des "consommateurs" dans cette logique
#4.2
Par contre, tu mélanges 2 sujets :
- le droit de proposer un navigateur et d'utiliser un moteur de rendu différent de celui de la plateforme ;
- le droit de proposer une application (navigateur ou autre) soit sur une autre place de marché, soit directement sur un site web.
Au final, le droit de la concurrence bénéficie aux utilisateurs/consommateurs : ils ont du choix, peuvent avoir de meilleurs produits et ils peuvent payer moins cher le service. Mais, on est d'accord, c'est indirect.
Les intérêts des utilisateurs sont directement cités dans le considérant (72) (sur 109 !) au sujet de la protection des données et de la vie privée. Mieux vaut tard que jamais.